Alors que la Mairie reprend la gestion du restaurant scolaire à la rentrée, retour sur le parcours de Nathalie Gumy, présidente du Comité des P’tits Loups, chargée de fournir les repas aux élèves de Troinex, et depuis longtemps aux petits soins des enfants.
Nathalie Gumy, 11ème personnage de notre série de portraits Les gens qui font Troinex.Tonique, toujours positive, souvent sur son scooter malgré son dos cassé, Nathalie Gumy n’a jamais pu se passer du bonheur d’être entourée d’enfants. Après un parcours professionnel en zigzags dans le monde de l’âge tendre, elle apprécie d’avoir depuis cinq ans une petite-fille qu’elle garde de temps en temps.
Sa relation de cœur avec Troinex s’inscrit dès sa naissance en 1967, avec un grand-père bien enraciné dans la Commune. Même si, à l’époque, ils n’y vivent pas encore, ses parents se marieront à la chapelle du village. Elle grandit en famille à Lancy, puis à Vessy, mais sans jamais rester loin de Troinex où, adolescente, elle monte régulièrement à cheval dans l’ancien manège. Vivre en ville, loin de cet environnement convivial bercé de nature: «Impensable», dit-elle, en regardant les trois chevaux en face de chez elle qui s’ébattent tranquillement dans l’ancien paddock, tandis que Loops, son berger australien, jappe à ses côtés, non loin des deux chats qui ronronnent.
Son incursion urbaine pour suivre son mari n’aura été qu’une entorse à la règle. En 1996, le couple s’installe définitivement dans le village. Lui est un passionné de motos, tout comme elle qui, à seize ans, conduit déjà une 50cm3! Dans les années 1980, elle participe du reste par trois fois au Championnat suisse de vitesse.
La naissance de ses trois enfants entre 1994 et 2001 va calmer ses ardeurs sportives, et surtout rythmer sa vie professionnelle. Des temps partiels qui lui laissent le temps d’être maman. Après quatorze années passées à l’Administration fiscale cantonale, elle sera successivement secrétaire-comptable de la crèche de l’Hôtel des Finances, puis remplaçante dans une crèche de la Ville de Genève avant d’être maman de jour à Troinex. «Entre mes enfants et ceux de l’école, nous étions huit à table. Idem pour le goûter. Chaque fois que la météo le permettait, nous étions dans le jardin pour manger et jouer. Ce furent des beaux moments», se souvient-elle. En 2010, avec l’ouverture du nouveau restaurant scolaire dans la salle communale de Troinex flambant neuve, la voici enrôlée comme aide au service. «On y servait déjà 13’200 repas, 1’000 de plus que les années précédentes. Même si les parents d’élèves venaient aider à tour de rôle, il avait fallu renforcer l’équipe».


Toujours prête aux coups de pouce
Nathalie Gumy n’est pas du genre à faire les choses à moitié. De là à s’engager plus avant, il n’y avait qu’un pas.
En 2012, elle va présider le Comité bénévole de l’association Les P’tits Loups, chargée de l’exploitation du restaurant scolaire de Troinex qui fournit les repas proposés aux enfants de 4 à 12 ans. Avec sa petite équipe de cinq personnes, elle s’occupe alors de la gestion du personnel, de la comptabilité, de la trésorerie et de l’élaboration du budget. Pour la surveillance des enfants entre 11h30 et 13h30, le comité collabore avec les animatrices du Groupement Intercommunal d’Activités Parascolaires (GIAP). «Mais dans notre Commune qui grandit, l’exploitation du restaurant est progressivement devenue trop complexe pour notre structure. Il y avait une cinquantaine d’enfants, lors de la création de l’association en 1987. Quand j’ai démarré, on en comptait 120. Aujourd’hui, ils sont près de 180 et leur nombre devrait encore augmenter avec le nouveau quartier de Parc des Crêts.» Troinex devrait ainsi bientôt accueillir quelque 960 nouveaux habitants. Une petite révolution pour cette Commune de près de 2’700 âmes.
Lorsque Nathalie Gumy décide de se retirer du comité pour des raisons de santé, personne n’a sauté sur son poste. Après la dissolution des P’tits Loups en cette fin d’août, la gestion sera reprise par la Mairie. «Ces douze années de présidence ont été riches de relations, avec la Mairie, les parents d’élèves, l’équipe de cuisine avec laquelle j’ai noué des contacts amicaux. Momo et Sandra Fabbri, de la Boucherie du Rondeau à Carouge, ont aussi laissé leurs marques dans ce bon relationnel. Bien connus dans la Commune et les Communes avoisinantes, ils ont leur laboratoire à Troinex et, depuis 2019, livrent les repas aux enfants. Nous avons fait le choix de la proximité et du vrai goût des bons produits. L’équilibre alimentaire comporte en outre un suivi assuré par la diététicienne cantonale et celle de l’école. Grâce à elles, j’ai moi-même pas mal appris en la matière!»
Engagée dans la vie de Troinex avec un bel esprit d’entraide – «ces coups de pouce nécessaires dans la dynamique d’un village», comme elle dit –, Nathalie Gumy, l’a aussi exercé dans les clubs de gymnastique et de badminton en particulier. Très sportive, elle a pratiqué l’équitation avec une affection inconditionnelle pour les chevaux, mais aussi le ski, le VTT, le patinage artistique. «J’ai toujours aimé bouger» lâche cette Troinésienne, toujours battante malgré son handicap à la hanche.


Bio Express
Scolarité à Onex, Grand-Lancy et C.O. de Pinchat
Employée au Département des Finances
S’installe à Troinex – Naissance de sa fille
Naissance de sa 2ème fille
Secrétaire comptable à la crèche de l’Hôtel des Finances
Remplacement dans une crèche de la Ville de Genève
Maman de jour à Troinex (enfants de l’école de Troinex)
Aide au restaurant scolaire de Troinex
Secrétaire comptable en crèche Ville de Genève
Présidente du comité Les P’tits Loups


La passion du bois flotté
Depuis 2019 au calme forcé pour raisons de santé, elle continue d’entretenir son autre passion, la création d’objets en bois flotté. «Je suis une manuelle». Ses talents d’artisane, qui l’avaient déjà portée à un apprentissage de fleuriste dans ces jeunes années, ne l’ont jamais lâchée. Au-delà des pièces uniques réalisées sur commande, ses pieds de lampes, plafonniers, portants, bibelots, décorations s’exposent au marché de Noël de Troinex. Femme conviviale par excellence, Nathalie Gumy affronte son handicap physique avec la sérénité d’une amoureuse de la vie et le bonheur d’être bien entourée. Après vingt ans de mariage, son deuxième mari, malgré leur séparation, reste, dit-elle, «son meilleur ami». Leur fille, prête à entrer à l’école de police, partage quant à elle son quotidien. Née du premier mariage, son autre fille, assistante socio-éducative à l’IMAD, lui a donné une petite-fille. Quant à l’aîné, tatoueur à Lausanne, il déborde de travail, elle le voit moins mais il reste bien présent dans son cœur. Au final, une belle famille solide, construite sur un bel esprit d’ouverture.