Roswitha Zahler est depuis peu la présidente du Tennis Club de Troinex. Nous l’avons rencontrée sous un soleil d’automne, dans ce complexe sportif extérieur où les minots de la crèche ont une vue imprenable sur les cours.
Roswitha Zahler, 16ème personnage de notre série de portraits Les gens qui font Troinex.Ce jour-là, prise de court, Roswitha Zahler n’a pas amené sa raquette pour échanger quelques balles ni montré de quoi elle était capable au filet. Mais elle nous a réservé un joli revers de bonne humeur et d’humour. Quelque jours plus tard, elle n’hésitera d’ailleurs pas une seconde à ramener ses skis sur le terrain pour mettre en scène son goût pour le sport. Cette adepte de la balle jaune nous accueille dans l’écrin du club de tennis remis à neuf, à peine dissimulé par le bâtiment contemporain entièrement boisé qui abrite une crèche.
Et c’est pour l’atmosphère de proximité des lieux que Roswitha, comme d’autres joueurs et joueuses, choisi de venir tout spécialement ici depuis Thônex, où elle habite. «Dernièrement, j’essaie de convaincre une ancienne collègue de travail qui vit en France voisine de contourner Genève pour venir jouer à Troinex.» Quatre terrains pour tous les âges, dont un modulable et multisports, forment le cœur de ce complexe moderne et attractif. On aperçoit îlots de végétation et infrastructures de fitness en plein air. Le restaurant adjacent, très fréquenté, attire aussi du monde. «Aujourd’hui, ce n’est plus seulement nous qui faisons du bruit avec nos balles , s’amuse-t-elle. Je trouve que Troinex est une commune jeune et dynamique. Le week-end, le terrain de l’association des jeunes est très pris. De l’autre côté, là-bas, il y a un skatepark. Je crois que c’est le but d’offrir cette attractivité aux habitants.»


Un filet pour le lien social
A la haute saison, d’avril à octobre, les terrains sont bien remplis. «En été, il y a vraiment du monde ici!» Adultes et juniors s’entraînent pour les compétitions interclubs, tandis que les amateurs et amatrices peuvent à tout âge prendre des cours, et ce dès cinq ans, avec les deux entraîneurs. En 2023, Roswitha a été élue présidente de la petite équipe qui gère et modernise ce club communal dont les premiers statuts remontent à 1977. Il compte aujourd’hui 335 membres. «Avant, je jouais au moins une fois par semaine mais récemment mes partenaires proches se sont malheureusement blessées.» Son mari? «On a beaucoup joué ensemble mais je dois le remettre au tennis, il prétend qu’il n’a pas de raquette…» Roswitha retrouve régulièrement des ami·es ou des collègues de travail pour échanger. «Pour marquer l’ouverture et la fermeture de saison, on organise des matchs double mixtes sur tirage au sort. Nous faisons des parties courtes, c’est un concept très amusant qui crée du lien et permet de rencontrer de nouvelles personnes.»
Le sport, dès l’adolescence
Roswitha Zahler est née Schläpfer en 1962 de parents suisse-allemands et a grandi à Lugano. Au pays de Roger Federer, que Roswitha se souvient d’avoir vu jouer à Roland Garros en 2012, les passions pour le tennis ne sont pas rares. Elle saisit la raquette à 17 ans avec sa meilleure amie, et restera grande amatrice. «On nous a encouragé à faire du sport. J’aime le fait de se dépenser dehors, à deux ou quatre. Mon père, lui, était rompu au ski et c’est aussi devenu un vrai hobby pour nous, avec mon frère et ma soeur.» Amatrice de randonnée, Roswitha va régulièrement en montagne en Valais ou en France. Sa meilleure amie d’enfance, Désirée, qu’elle voit toujours dès qu’elle rentre au Tessin, est celle qui à l’époque l’a encouragé à la suivre à Genève. Elle ne quittera plus la ville du bout du lac après y avoir goûté la vie professionnelle. Après une carrière dans le privé, elle est aujourd’hui secrétaire administrative à l’Université de Genève.


Le goût des langues et des mots
Mais juste avant de franchir le Röstigraben, Roswitha a d’abord été jeune fille au pair à Londres pour y apprendre l’anglais, au début des années 1980. Si elle doute encore de ce qu’elle veut faire après sa maturité, les langues vont s’avérer cruciales. Elle connaît l’allemand courant et l’italien, et sur les conseils de son père, se lance dans l’apprentissage du russe. Une langue qu’elle pourra valoriser dans des postes de secrétaire pour des compagnies internationales, atout de taille à Genève. De nombreux voyages en Russie ont façonné ses liens avec le pays.«Je le parle presque quotidiennement dans le cadre de mes amitiés, dont certaines sont ici, à Troinex.»
Elle est aussi passionnée de littérature. «J’ai une tante dont le mari écrivait. Tout au long de leur très longue vie, ils ont collectionné des livres qui se trouvent toujours stockés dans la cave familiale, au Tessin.» Et de s’esclaffer : «On n’avait pas besoin de librairies, car chaque Noël, ma mère nous offrait deux livres emballés, systématiquement piochés dans ce petit trésor familial.» En ce moment, c’est Eric Emmanuel Schmitt qui s’invite sur sa table de nuit. Et lorsqu’on lui demande les récits qui l’ont marqué, elle évoque les romans allemands de Heinz Günter Konsalik «pour leur qualité descriptive de lieux inconnus : je me souviens très précisément que j’étais touchée par les mots qu’il utilisait. C’était des mots inhabituels pour le langage courant, des mots qui me surprenaient et que je ne connaissais pas.»
Et c’est sur une description assez romanesque, les yeux tournés au loin vers le Salève, qu’elle conclura sur ce qui chaque fois la fait revenir ici sur les cours, aux heures de fin de journée : «Il faut de la concentration. Le plus dur est de maitriser techniquement la précision, savoir placer la balle exactement où l’on voudrait qu’elle marque. Mais le plaisir pour moi, c’est vraiment celui de réussir ensemble à faire durer le plus longtemps possible un bel échange avec quelqu’un.»
Bio Express
Naissance à Porza, dans le Tessin
Départ à Londres comme jeune fille au pair
Arrivée et premier poste à Genève
Premier voyage professionnel en Russie
Rencontre avec son mari, Robert Zahler
Naissance de leur fille unique
Poste à l’Université de Genève
Devient présidente du Tennis Club de Troinex


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- 3 courts entretenus d’avril à octobre
- Accessibles toute l’année sur réservation en ligne
- Cours de tennis initiation, débutant ou avancés
Tennis Club Troinex, 18 chemin Lullin, 1256 Troinex
https://tctroinex.ch/