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Les gens qui font Troinex

Portrait d’Olivier Niederhauser : Au service de la communauté

Natif d’un petit village du Jura Bernois, Olivier Niederhauser a consacré sa carrière au service de la population de la Commune de Troinex, dont il a été le secrétaire général. Rencontre avec un homme attaché au lien social et à la mémoire.

Olivier Niederhauser, 19ème personnage de notre série de portraits Les gens qui font Troinex.

Depuis le petit banc du parc de la mairie, il est possible d’apercevoir la fenêtre de son ancien bureau. Olivier Niederhauser n’a rien laissé au hasard en nous accueillant dans cet écrin verdoyant. Une forme d’hommage, pour nous inscrire au centre du décor dans lequel il pouvait s’évader par bribes, durant ses trente-six années de carrière en tant que secrétaire général de la Commune. En l’écoutant, on s’amuse à imaginer le nombre incalculable de séances de travail du Conseil municipal, pour gérer les affaires courantes ou régler des enjeux plus épineux de la vie locale. On entend les débats, les prises de décisions, là où, au fil des ans, se font et se défont les projets et les ambitions par lesquels battent le coeur d’une Commune. Ce jour-là, M. Niederhauser a eu ce geste élégant de nous confier une copie du discours qu’il prononçait deux ans auparavant, au moment de quitter ses fonctions. On saisit l’épaisseur du temps investi au service d’une communauté pour laquelle son attachement est manifeste.

Le goût de la proximité

«Ce qui m’a le plus marqué durant toutes ces années? La grande diversité de mes fonctions et les liens de proximité inhérents au service public, dans un territoire à taille humaine.» Lorsqu’il est engagé, en 1987, ils ne sont que cinq employés pour tous les services communaux et le secrétaire touche forcément à tout: projets d’urbanisme, gestion de la bibliothèque, aide aux habitant·es pour trouver un logement, jusqu’à la vente de médailles pour chiens et la gestion du cimetière. «Le secrétaire général est responsable de l’administration communale, d’une part, et puis il met en œuvre les choix politiques et les décisions prises par le Conseil municipal ou l’exécutif. Il y a une fonction opérationnelle, certes, qui demande de bien connaître les dossiers en cours, mais il faut aussi pouvoir conseiller le maire sur les plans tant juridiques, techniques que financiers.» Véritable couteau-suisse, Olivier Niederhauser a vu se développer son rôle autant que la Commune, laquelle comptait trois fois moins d’habitants lorsqu’il y posait ses valises pour la première fois.

Le pouls de la vie locale

Si sa fonction a beaucoup évolué au fil du temps, il a toujours pu déployer son goût du contact. «Troinex a toujours été mon monde, dans les moments plus difficiles comme ceux plus joyeux, voire festifs. Je trouvais mon plaisir en étant présent presque systématiquement durant les activités que la municipalité proposait.» Son visage s’illumine à l’évocation du bicentenaire de la Commune, en 2017. «Nous avions organisé des évènements tout au long de l’année, convergeant vers une immense fête au mois de mai, à laquelle plus de cinq cents Troinésiennes et Troinésiens avaient répondu présents ; la participation de la population avait de loin dépassé nos espérances, et j’en garde un souvenir magnifique». Lui revient aussi la « Saga de la Grand Cour »: «La parcelle sur laquelle nous nous trouvons en ce moment même ne ressemblait pas du tout à ce que vous voyez. Elle rassemblait des potagers privatifs en location. De fortes tensions politiques ont accompagné leur réaménagement. Il a fallu plus d’une décennie pour trouver un compromis afin de protéger cet environnement et en faire un espace vert pour toutes et tous.»

Naissance d’une vocation

D’aussi loin qu’il se souvienne, ce natif d’un petit village de deux cent âmes dans le Jura Bernois a toujours pris part au travail communautaire. «Petit, je ramassais les pommes de terre, j’amenais le lait à la laiterie et les agriculteurs me prenaient sur leurs chevaux pour aller aux champs». Olivier Niederhauser décrit une enfance heureuse, proche de la nature, où faire de menus travaux et rendre des services aux paysans cimente déjà le sens du lien social. Plus tard, sans projet précis et encouragé par sa famille, il répond à un poste d’employé d’administration pour lequel il est engagé. «C’est là que j’ai vraiment pris goût au service public, au fait de s’engager pour les habitants.» Il a 19 ans.

Voyages communautaires

Après trois années, le virus du voyage se fait sentir et Olivier Niederhauser part perfectionner son allemand dans un village perdu de Forêt Noire. «Bon, c’est sûr qu’on était loin de l’effervescence berlinoise, et je crois que la seule chose qui m’ait plu c’était de jouer dans l’équipe de football du village». Mais une autre idée lui trotte déjà en tête depuis un moment: aller travailler comme volontaire en Israël dans un kibboutz, dont la clé de voute est, là encore, l’entraide communautaire. «Il y avait des jeunes de partout, de tous âges, et puis plusieurs familles ; c’était vraiment gratifiant de tout partager. Je pense que nous étions entre six cents et huit cents personnes. Nous faisions différents travaux. J’ai notamment travaillé avec un apiculteur, et dans une bananeraie.» 

L’appel de Troinex

Après un passage par l’Egypte, Olivier Niederhauser souhaite approfondir l’éducation religieuse qu’il a reçue dans son enfance, et poursuit des études théologiques à Genève, ville où il rencontrera sa future épouse. Cette formation durera dix mois. Il décide ensuite de rejoindre un ami et de s’établir au Locle, où il obtient un emploi à la ville, dans une plus grande administration. Mais Joëlle est déjà enseignante à Genève, et c’est donc à Troinex que s’établiront les jeunes époux quelques années plus tard, puisque Olivier obtient le poste de secrétaire de mairie mis au concours par la Commune. Aujourd’hui encore, l’ancien secrétaire général n’en revient pas que le Maire de l’époque ait fait confiance à ce jeune jurassien qui, s’il avait connu des expériences variées, débarquait sur un territoire tout à fait inconnu. Immédiatement happé par cette mission aux multiples facettes, Olivier Niederhauser devient un pilier de l’administration communale. 

Poursuivre la marche

Depuis qu’il a fait ses adieux en 2023, ce randonneur passionné continue sa route, en gardien discret de nombreuses mémoires politiques et historiques du territoire troinésien. Quotidiennement, il en parcourt les chemins, les places et les recoins bucoliques. Dans la Commune, il salue les gens qui le lui rendent bien. Son épouse lui dit souvent qu’il ne peut pas s’empêcher de continuer à repérer les petits détails à régler, lors de ses promenades. «J’adore ce contact avec les lieux et je dois dire que j’apprécie la délicatesse avec laquelle les habitants que je croise aujourd’hui prennent la peine de ne pas me solliciter. C’est vrai, j’ai bien sûr un avis sur les projets concernant Troinex, mais j’ai toujours tenu à mon devoir de réserve. Je reste en retrait. Ceci dit, je sais que si une décision pour la Commune m’importait, un désaccord ou au contraire un soutien, je ne m’empêcherais pas de faire connaître mon avis.»

Peut-on vraiment échapper à une acuité pour les affaires publiques développées durant tant d’années? Comment ne pas continuer d’être curieux, concerné par les vicissitudes de la vie sur un territoire en commun? Olivier Niederhauser cultive aujourd’hui aussi bien les marches que les rituels à deux roues qu’il rejoue chaque année avec ses frères et soeurs, ou bien même de longues brasses dans la mer Egée, à quelques encablures de la maison qu’ils ont choisi d’habiter plusieurs mois par année en Grèce, avec Joëlle. Un peu jaloux de cette dernière image, on prend congé d’un homme accompli qui souhaite participer encore longtemps à l’histoire et à l’avenir de la Commune. Et c’est déjà le cas, grâce à la Mémoire de Troinex, qu’il a co-créée avec un groupe de Troinésiens ou encore un projet de jumelage avec un village arménien qu’il espère voir se concrétiser prochainement. 

Bio express

1960

Naissance à Tavannes et jeunesse à Loveresse dans le Jura Bernois

1978

Diplôme de l’école de commerce, puis premier emploi à la Commune de Reconvilier (JB)

1981-1986

Voyages, notamment dans un kibboutz en Israël, puis emploi à la Ville du Locle

1987

Déménagement à Genève pour rejoindre sa future épouse

1987

Engagé en tant que secrétaire de mairie à la Commune de Troinex


1989, 1991

Naissances de ses fils, Matthieu et Cyril

1990-1995

Formations à l’IDHEAP et à l’Université de Genève (Certificat en administration publique)

2023

Retraite

2024

Création de l’association La Mémoire de Troinex avec un groupe de Troinésiens


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